« Benjamin L est un de ces jeunes photographes qui met sa créativité au service de l’Homme. Ses images font toujours référence à la condition humaine, à sa solitude, à la difficulté d’être. Son autoportrait, réalisé en 2010 par un beau matin de printemps, n’échappe pas à cette thématique. On y voit le jeune homme, face à la glace, en train de se laver les dents. Une scène bien banale me direz-vous. Oui, mais c’est oublier tous les indices semés dans cette image qui soulignent à quel point la vie quotidienne écrase toute forme de poésie.
Le jeu de complexe des regards d’abord. Quel sens de la composition ! Tout est double et mis en abyme : il faudrait des pages pour décrypter le jeu subtil des regards et des reflets.
Le pyjama bleu ensuite. Son motif reprend quelque super héros des années 80. Le symbole est clair, Benjamin L veut nous signifier que le devenir de l’homme et son bonheur ne sont pas à attendre de la technologie ou des robots, mais bien de la relation que les hommes sauront établir et maintenir entre eux.
Et puis il y a l’ineffable : ces lèvres, ces dents, ce mouvement de la brosse à dents blanche sur l’émail immaculé. Tout est dit ! La douleur aussi insoutenable qu’inattendue s’exprime en un incroyable rictus. Et l’Homme sait désormais qu’il ne pourra plus échapper à son destin, il lui faudra maintenant faire ce qu’il a déjà repoussé à maintes reprises : prendre un rendez-vous chez le dentiste.»
:-)Sympa !
RépondreSupprimerUn brossage et un cadrage dynamique ! ;)
Lu dans la presse ce matin :
RépondreSupprimer« Benjamin L est un de ces jeunes photographes qui met sa créativité au service de l’Homme. Ses images font toujours référence à la condition humaine, à sa solitude, à la difficulté d’être. Son autoportrait, réalisé en 2010 par un beau matin de printemps, n’échappe pas à cette thématique. On y voit le jeune homme, face à la glace, en train de se laver les dents. Une scène bien banale me direz-vous. Oui, mais c’est oublier tous les indices semés dans cette image qui soulignent à quel point la vie quotidienne écrase toute forme de poésie.
Le jeu de complexe des regards d’abord.
Quel sens de la composition ! Tout est double et mis en abyme : il faudrait des pages pour décrypter le jeu subtil des regards et des reflets.
Le pyjama bleu ensuite.
Son motif reprend quelque super héros des années 80. Le symbole est clair, Benjamin L veut nous signifier que le devenir de l’homme et son bonheur ne sont pas à attendre de la technologie ou des robots, mais bien de la relation que les hommes sauront établir et maintenir entre eux.
Et puis il y a l’ineffable : ces lèvres, ces dents, ce mouvement de la brosse à dents blanche sur l’émail immaculé. Tout est dit ! La douleur aussi insoutenable qu’inattendue s’exprime en un incroyable rictus. Et l’Homme sait désormais qu’il ne pourra plus échapper à son destin, il lui faudra maintenant faire ce qu’il a déjà repoussé à maintes reprises : prendre un rendez-vous chez le dentiste.»
C'est vrai que c'est une photo très parlante. Je ne voyais pas autant de choses. Merci Philippe de nous avoir éclairer sur cette oeuvre.
RépondreSupprimerPhilippe a des accents houellebecquiens. Un vrai talent...
RépondreSupprimerSonja